Besnoïtiose

La Besnoïtiose est une maladie parasitaire, vectorielle, saisonnière et incurable due à un parasite microscopique du groupe des coccidies Besnoitia besnoiti. Ce parasite se transmet de bovin à bovin par infection de voisinage via différentes piqûres d’insectes (taons, stomoxes) mais aussi par l’utilisation d’aiguilles à usage multiple. L’introduction de bovins infectés par leurs transports dans une zone non infectée étend le champ d’action de la maladie. Lorsqu’un insecte piqueur est interrompu pendant son repas de sang sur un bovin infesté (coup de patte, de queue …), il peut finir son repas sur un bovin indemne situé à proximité et lui inoculer le parasite.

Plusieurs paramètres influencent la vitesse de diffusion de la maladie dans le troupeau :

  • Nombre d’animaux fortement infestés
  • Quantité d’insectes piqueurs
  • Proximité entre les animaux : Quelques dizaines de mètres entre bovins suffisent à réduire le risque de transmission. Pour limiter la contamination de votre troupeau il est recommandé d’isoler les animaux suspects ou confirmés porteurs du parasite.

Les symptômes

Les animaux contaminés par le parasite de la Besnoïtiose n’expriment pas tous des symptômes cliniques.

Cette maladie se développe en trois phases :

  • La première phase est appelée phase fébrile et se déroule du 3ème au 10ème jour après la contamination les symptômes de cette phase sont l’isolement de l’animal, des larmoiements, des jetages (écoulements clairs), un animal essoufflé, de la fièvre, la congestion des muqueuses ou encore la crainte de la lumière vive.
  • La seconde phase est la phase d’œdème. Cette phase se déroule entre 1 et 2 semaines après la contamination. Les symptômes de cette phase sont un œdème bien visible au niveau de la tête et aux extrémités des membres, des déplacements difficiles et, pour les mâles, une hypertrophie testiculaire.
  • La troisième phase est la phase de dépilation et de sclérodermie. Cette phase se déroule à partir de la 6ème semaine après la contamination. Les symptômes sont un épaississement cutané durable (semblable à une peau d’éléphant), des crevasses aux articulations, des dépilations diffuses, un amaigrissement et l’apparition possible de kystes sur le sclère oculaire (blanc de l’œil).

Un taureau malade de Besnoïtiose a de très grands risques d’être stérile. Il est donc impératif d’éliminer les mâles reproducteurs malades.

Les conséquences en élevage

Il n’existe pas de vaccin, ni de traitement permettant de guérir les animaux. Au mieux, l’évolution des symptômes est stoppée. La progression rapide de l’infection dans le cheptel (20 à 40% de nouvelles infections par an). Les conséquences de la Besnoïtiose sont variables d’un élevage à l’autre. Elles peuvent être très lourdes sur le plan économique :

  • Jusqu’à 10 % de mortalité ;
  • Réforme précoce des animaux atteints et moins-value commerciale, frais d’euthanasie, parfois saisie en abattoir ;
  • Complique fortement le renouvellement du troupeau stérilité du taureau et le maintien du niveau génétique.

Comment le GDS des Ardennes intervient sur cette maladie ?

Depuis quelques années, la maladie progresse partout en France. D’un foyer originel situé en Ariège, des cas sont maintenant identifiés quasiment dans tous les départements. La prévention vise à :

  • Limiter les contacts avec des animaux infectés aux pâturages notamment collectifs. Une distance de 100 mètres permet de minimiser le risque de contamination ;
  • N’introduire que des animaux contrôlés pour éviter d’acheter la maladie, quel que soit l’âge des animaux ;
  • Limiter la prolifération des insectes piqueurs et protéger les animaux exposés à un fort risque de contamination (forte population de taons, …) ;
  • Utiliser des aiguilles à usage unique lors des opérations de prophylaxie et lors de traitements en série.

Pour protéger les élevages ardennais, le Conseil d’Administration du GDS des Ardennes a validé la mise en place de nouveaux outils de prévention pour les éleveurs : contrôle à l’introduction et surveillance régulière de tout le cheptel par prise de sang.

La démarche est volontaire et le GDS aide financièrement les éleveurs concernés. Le contrôle des animaux avant leur participation aux concours départementaux est désormais obligatoire. Le test sur le Lait de Grand Mélange (Lait de tank) est mis en place pour compléter le dépistage des cheptels laitiers : il permet de détecter la présence de la maladie dans le troupeau par la recherche d’anticorps sur un échantillon de lait de tank.

Un plan d’assainissement (accompagnement technique et financier) est proposé aux éleveurs chez qui des cas positifs ont été détectés.

Comme de nombreuses maladies, la Besnoïtiose a un coût. Les membres du Conseil d’Administration du GDS ont donc validé la prise en charge à 100 % du dépistage à l’introduction de la maladie.